Pour la deuxième fois en trois ans, des milliers de Québécois se sont retrouvés les pieds dans l’eau ce printemps. De Beauceville à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, en passant par Gatineau et Rigaud, l’histoire s’est répétée. Ces nouvelles inondations majeures soulèvent bien des questions.

Tout a commencé le 16 avril lorsque le centre-ville de Beauceville a subitement été inondé après qu’un embâcle sur la rivière Chaudière ait cédé. Rapidement, le gouvernement du Québec s’est interrogé sur le bien-fondé de maintenir des sinistrés dans des zones à risque.

Plusieurs autres rivières à travers la province ont ensuite été identifiées comme étant à risque elles aussi. L’importante quantité de neige et de glace accumulée durant l’hiver sur des sols gelés rapidement dès novembre, le temps doux accélérant la fonte, le ruissellement ainsi facilité et la pluie tombée ont contribué à la formation d’inondations majeures ce printemps dans les régions de l’Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière, de Montréal-Laval, de la Montérégie, de l’Estrie, de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Les inondations ont atteint leur paroxysme fin avril-début mai avec un nombre de personnes évacuées dépassant les 10 000 dans la province, pour un nombre de résidences inondées s’élevant à près de 6500, sans compter les quelque 3500 maisons isolées. Ces chiffres ont été alimentés par la rupture d’un talus à Sainte-Marthe-sur-le-Lac dans la nuit du 27 au 28 avril.

Pendant que l’armée canadienne était sollicitée, de Gatineau à Trois-Rivières en passant par l’ouest de l’île de Montréal, les questions ont fusé : comment en sommes-nous arrivés là ? Qui est responsable ? Que faut-il faire à l’avenir ?

Le Québec a manifestement payé le prix d’un demi-siècle de laxisme en matière d’aménagement du territoire, de législations et de gestion des risques.

Si le gouvernement du Québec ouvre maintenant grandement la porte à des relocalisations et veut resserrer les règles de construction en zone inondable, il autorise tout de même la reconstruction d’une protection à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Cette municipalité prévoit d’ailleurs détruire un milieu humide pour construire une école en zone inondable.

Beaucoup de débats en perspective dans les semaines et mois à venir.